Le spectateur s’assoit dans la salle de spectacles. Le spectateur s’assoit au cinéma. Le spectateur veut qu’on lui révèle une fable, le spectateur veut se réfléchir dans les objectifs et les angoisses des personnages, sentir l’empathie, atteindre la si célèbre « catharsis ».
Combien d’entre nous, en regardant Hamlet se débattre contre l’apparition du fantasme de son père, ont été pris par un chagrin ou senti de l’empathie envers son irascibilité et son inquiétude ? Combien d’entre nous n’ont pas voulu, comme James Bond, élaborer des plans risqués pour sauver le monde ou, comme Estragon et Vladimir, désespérer en attendant Godot? Beaucoup d’entre nous. Et si par hasard tu es une fille qui est assise dans la pénombre de la salle de cinéma ou d’une salle de théâtre depuis des années et des années? Quelle est l’idée du féminin que ce miroir te retourne ? Quel est l’imaginaire qui s’est construit jusqu’à l’âge adulte ? Qu’est-ce qu’on t’a dit, après si longtemps ?
