Ils sont sept, comme les jours de la création. Sept danseurs ou incarnations physiques d’un onirisme sous contrôle. Sept corps sortis des limbes amères d’un sommeil éveillé, dirigé et conditionné. Celui de leur démiurge, sur scène également, Tania Carvalho, au piano.
La lumière est appelée ‘jour’ et les ténèbres ‘nuit’.
Oneironaut est le nom de cette pièce. Un nom emprunté à ces voyageurs capables de contrôler leurs rêves, de façonner, pour eux seuls, un monde d’images et de sens.
Tania Carvalho est une des leurs. Créatrice qui nous invite, spectateurs de son voyage lucide. Clairvoyant. Spectateurs de ces fractions de rêve parfois sombres comme le sont ceux d’une chorégraphe qui a longtemps cherché à forcer l’issue de ses cauchemars. Pour tordre le cou aux ténèbres. Pour achever le réel et les tours que lui joue son esprit.
Tânia Carvalho crée des peintures mouvantes, glaçantes qui frappent comme certains rêves troublants dont on ressort groggy et tremblant. Toujours inspiré. Éveillé.
Original de Quentin Dusser
